Le temps qui précède Noël nous appelle tous à nous demander : qu’est-ce que j’attends dans ma vie ? Quel est le grand désir de mon cœur ? Au fond, c’est Dieu qui a mis ce désir, cette “soif” dans notre cœur. Et Il vient à notre rencontre sur ce chemin. Pas dans la vaine obsession de l’avoir et du paraître, non, Dieu ne vient pas là, et ne se rencontre pas là. Mais il vient assurément là où il y a de la faim et de la soif de paix, de la faim et de la soif de justice, de liberté, d’amour.
Cette année, dans le sillage de saint François d’Assise, j’ai reproposé la crèche comme signe simple et admirable du mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. « De la crèche, émerge clairement le message que nous ne pouvons pas nous laisser tromper par la richesse et par tant de propositions éphémères de bonheur. […] En naissant dans la crèche, Dieu lui-même commence la seule véritable révolution qui donne espoir et dignité aux non désirés, aux marginalisés : la révolution de l’amour, la révolution de la tendresse. De la crèche, Jésus a proclamé, avec une douce puissance, l’appel à partager avec les plus petits ce chemin vers un monde plus humain et plus fraternel, où personne n’est exclu ni marginalisé ».
Nous sommes face à un mystère déconcertant dans son
humilité. Dieu est imprévisible et continuellement hors de nos schémas. Une
telle provocation est une invitation constante à ne pas nous enorgueillir et à
savoir saisir cette force désarmante dans tous les petits gestes de bonne
volonté. Saint Paul VI affirmait que le monde « a besoin de beauté pour ne
pas sombrer dans le désespoir. La beauté, comme la vérité, est ce qui insuffle
de la joie au cœur des hommes, c’est ce fruit précieux des hommes, c’est ce
fruit précieux qui résiste à l’usure du temps, qui unit les générations et les
fait communiquer dans l’admiration ».