J’espère que cette gravité n’est pas seulement reconnue par les seuls catholiques. La « PMA pour toutes » bouleverse la relation entre parents et enfants. Jusqu’à présent, c’est d’abord le lien corporel (ou charnel) qui fonde la filiation. Nous sommes fils ou fille de ceux qui nous ont engendrés dans la chair. Ceci est source d’une solidarité qu’on ne mesure pas suffisamment, car on prend soin de la chair de sa chair. Avec le projet de loi, on met en avant la seule volonté de ceux qui ont un projet d’enfant. L’enfant devient l’otage du bon vouloir tout-puissant de ceux qui se sont désignés comme ses parents. La différence avec les parents qui adoptent un enfant est que ces derniers n’ont pas voulu le priver de sa filiation charnelle. Priver volontairement un enfant de ses origines est un profond mépris du droit des enfants à connaître et à être élevés par leur père et leur mère comme le demande la Convention internationale des droits de l’enfant de l’ONU (article 7).
De plus, il y a un détournement de la médecine et de sa raison d’être qui est de soigner. Il s’agit seulement de faire droit à des désirs particuliers de personnes qui ne sont pas malades ni infertiles. Le médecin devient un technicien du désir, un prestataire de service. Il est indécent que la Sécurité sociale rembourse ce qui n’est pas un soin, alors que, par ailleurs, on supprime le remboursement de médicaments indispensables.
Mgr AUPETIT