« Je suis de plus en plus conscient que nous contemplons le Christ sous les traits d’un patient souffrant », affirme le Père Fabio, médecin et prêtre italien qui a travaillé pendant plusieurs semaines aux soins intensifs de l’hôpital de Busto Arsizio à Varese, en Lombardie.
Une expérience qui se poursuit et qui a eu un grand impact sur lui : « J’ai découvert, avec étonnement, que j’étais prêtre … quand beaucoup de collègues, même des non-croyants, m’ont pris à part pour me faire des confidences personnelles, sur le sens de la vie ou sur la foi. C’étaient de véritables ‘confessions laïques’, que je chéris dans mon cœur avec émotion. »
Le père Fabio garde en mémoire les histoires de nombreux malades, surtout dans les premières semaines de l’épidémie: « Je les ai vus effrayés et plongés dans l’ennui de journées toujours pareilles, rythmées seulement par les alarmes des équipements et les bruits des aspirateurs. … De temps en temps, la vue de l’aggravation ou de la mort de leur compagnon les secouait. »
« La plupart du temps, les patients ne savent même pas que je suis prêtre et ils ne peuvent certainement pas me distinguer des autres soignants, comme nous venons tous habillés en ‘combinaisons de plongée’ ! J’ai prié une fois avec un patient mourant que j’ai ensuite absous. Je ne sais pas s’il était au courant que j’étais prêtre : il ne pouvait pas m’entendre, assourdi par le casque CPAP. J’ai également administré le sacrement de l’onction à des personnes sous sédation ou mourantes. »
La Semaine Ste, a été la plus difficile à l’hôpital : « Le matin de Pâques, je suis passé devant les hublots des chambres des patients avec l’étole blanche et j’ai béni tout le monde, en distribuant une petite image avec le Ressuscité. Je pense que c’était un réconfort pour beaucoup. »