Extrait de l’audience générale du Pape François, 09/09/20
La réponse chrétienne à la pandémie, et à la crise socio-économiques qui en découle, se base sur l’amour, et tout d’abord l’amour de Dieu qui nous précède toujours (cf. 1 Jn 4, 19). Il nous aime le premier, Il nous précède toujours dans l’amour et dans les solutions. Il nous aime de manière inconditionnée, et quand nous accueillons cet amour divin, alors nous pouvons répondre de manière semblable. Je n’aime pas seulement ceux qui m’aiment, mais aussi ceux qui ne m’aiment pas, j’aime aussi ceux qui ne me connaissent pas, j’aime aussi ceux qui sont des étrangers, et aussi ceux qui me font souffrir ou que je considère comme des ennemis (cf. Mt 5, 44). C’est la sagesse chrétienne, c’est l’attitude de Jésus. Et le point le plus élevé de la sainteté est d’aimer ses ennemis, et ce n’est pas facile. Aimer tout le monde, y compris ses ennemis, est difficile, c’est un art! Mais un art qu’on peut apprendre et améliorer. L’amour vrai, qui nous rend féconds et libres, est toujours expansif et inclusif. Cet amour soigne, guérit et fait du bien. C’est l’amour inclusif qui guérit.
L’amour ne se limite donc pas aux relations entre deux ou trois personnes, ou aux amis, ou à la famille, il va au-delà. Il comprend les rapports civiques et politiques (cf. CEC nn. 1907-1912), y compris le rapport avec la nature (Enc. Laudato si’ n. 231). Etant donné que nous sommes des êtres sociaux et politiques, l’une des plus hautes expressions de l’amour est précisément celle sociale et politique, décisive pour le développement humain et pour affronter chaque type de crise (ibid., n. 231). Nous savons que l’amour féconde les familles et les amitiés; mais il est bon de rappeler qu’il féconde également les relations sociales, culturelles, économiques et politiques, en nous permettant de construire une “civilisation de l’amour”, comme aimait le dire saint Paul VI et, dans son sillage, saint Jean-Paul II. Sans cette inspiration prévaut la culture de l’égoïsme, de l’indifférence, du rebut, c’est-à-dire mettre au rebut celui que je n’aime pas, celui que je ne peux pas aimer ou ceux qui me semblent inutiles dans la société. (…) Mais nous devons aimer, nous devons dialoguer, nous devons construire cette civilisation de l’amour, cette civilisation politique, sociale, de l’unité de toute l’humanité. Tout cela est l’opposé des guerres, des divisions, des envies, également des guerres en famille. L’amour inclusif est social, il est familial, il est politique: l’amour envahit tout!