Un enfant est certes un avenir, un prolongement de ses parents mais c’est aussi impuissance, faiblesse, besoin. «Enfant», étymologiquement, signifie «sans parole». Voici que Dieu se remet entre nos mains. Nous en ferons ce que nous voudrons. Il est la Vie, notre vie : que faisons-nous de notre vie? Que faisons-nous de la vie des autres, qui est vie de Dieu parce qu’en elle il se dit, s’exprime, se donne ? Allons plus loin : vivre en vérité, c’est donner la vie, donner sa vie pour faire vivre. Par là, nous devenons vivants : on ne reçoit que ce que l’on donne. Cela est déjà signifié par la paternité et la maternité et c’est bien pour cela que nous appelons Dieu «Père». Déjà, le récit de la naissance du Christ nous fait pressentir les événements de la Pâque : le voici à la merci de nos décisions, exclu de l’hôtellerie, couché dans une mangeoire : «Prenez et mangez, ceci est mon corps…». Pour l’instant, il ne peut survivre que par des soins constants. En Philippiens 2,6-8, Paul nous dit qu’il s’est «anéanti» ou «dépouillé de lui-même» en faisant sienne la condition humaine, et il continue en nous parlant de la conclusion, du dernier pas de cet abaissement : la mort ; et pas n’importe quelle mort : «la mort par la Croix». Mais pour l’instant, livrons-nous à la joie. Les anges chantent la gloire de Dieu, de ce Dieu qui ne se réfugie pas dans sa puissance mais vient ne faire qu’un avec nous, dans notre vie et dans notre mort, pour qu’en tout ce que nous avons à traverser nous ne soyons qu’un avec lui. Pour cela Jésus va maintenant devoir apprendre à être un homme et, par là, grandir dans sa qualité de Fils de Dieu. C’est la Résurrection qui en dira le dernier mot.

Père Marcel Domergues, sj

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